Une étude menée en Grande-Bretagne l'atteste : les ados préfèrent les textos aux livres et aux magazines.
Bonne nouvelle: la proportion d'enfants et d'adolescents entre 9 et 16 ans, qui déclarent aimer lire n'a pas diminué depuis 2005 (50 % environ). Mauvaise nouvelle: ils sont nettement moins nombreux, en revanche, à lire tous les jours (38,1 % en 2005 contre 30,8 en 2011). Pas besoin d'être grand clerc pour analyser la situation: quand bien même ils aiment lire, les jeunes manquent de temps pour le faire car ils sont accaparés par les nouveaux modes de communication (les SMS notamment) et les autres écrans.
C'est ce qui ressort d'une étude menée auprès de 21.000 enfants en Grande-Bretagne par le National Literacy Trust, qui enquête depuis 2005 sur la façon dont les jeunes se comportent face à la lecture, à l'écriture et aux nouvelles technologies.
Autre observation intéressante mais inquiétante: en 2011 les enfants et les adolescents lisent moins de magazines qu'en 2005 (ils étaient 77 % à le faire il y a sept ans, ils ne sont plus que 57 %). La BD ne va pas mieux et baisse dans les mêmes proportions. Même la lecture de sites internet a décru. Mais alors, que lisent les ados? Des SMS! Les textos emportent la palme, loin devant les e-mails qui, eux aussi sont en perte de vitesse…
Faut-il s'inquiéter de cette invasion des SMS?
Malheureusement oui. Car l'étude montre que les accros aux SMS sont moins susceptibles que les autres d'avoir un bon niveau de lecture. Ce n'est pas une révélation mais les chiffres de la National Literacy le confirment: les enfants qui lisent souvent, sont capables de lire longtemps. Plus ils lisent, plus ils aiment cela. Dès lors, ils sont à même de lire des textes plus difficiles. Et, là encore les résultats de l'enquête le montrent clairement: mieux on lit, mieux on écrit. À noter, les utilisateurs d'e-book sont parmi les lecteurs les plus performants.
Cependant, la situation n'est pas désespérée. Certes, près d'un ado sur cinq pense que la lecture n'est pas une activité «cool» et avoue redouter d'être surpris par un copain en train de lire… La honte! Néanmoins, plus de quatre sur cinq jugent encore que la lecture est une bonne chose et que «plus on lit, meilleur on devient».
Vecteur d'intégration
Qu'en est-il des clivages sociaux? Étonnamment, ils semblent peu discriminants en ce qui concerne la lecture: s'il y avait une petite différence en ce qui concerne le temps passé à lire entre les enfants des milieux défavorisés et les autres, elle tend à disparaître. Le recours aux nouvelles technologies dans les familles qui ont les moyens explique-t-elle cette homogénéisation? Difficile à affirmer dans la mesure où les enfants issus de familles défavorisées sont presque aussi nombreux que les autres à posséder un téléphone portable (87,4 % contre 89,8). Curieusement, les enfants de familles pauvres lisent plus de poésie que les autres (26 % contre 18), qui eux, préfèrent les romans.
La partie de l'enquête qui prend en compte les critères ethniques est riche d'enseignements et surprenante. Les ados issus de l'immigration lisent plus que les Anglais blancs. Les Noirs sont 60,7 % à déclarer qu'ils aiment lire, les Asiatiques, 58,2 et les Blancs 49,4 %. La lecture serait donc considérée comme un vecteur d'intégration et d'ascension sociale.
le figaro